Changeons notre vision

sur les inégalités hommes-femmes.

En Inde jusqu’au Burkina Faso, en passant par la Bolivie et la Belgique, le commerce équitable est un levier d´émancipation et de transformation des rapports de pouvoirs opprimants. Porter les lunettes Fairchances, c’est une invitation à changer notre regard sur le monde qui nous entoure, encore outrageusement discriminant envers les femmes. C’est prendre position sur la question et ne pas être neutre, ni ici, ni là-bas. C’est s’inscrire dans une démarche collective pour organiser les solidarités en faveur d’un monde plus juste et équitable pour toutes et tous.

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Dossier de campagne : "Du mal à voir l'égalité des genres ?" ➤ Télécharger
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Photo © GRAPHICABLE | posterfortommorrow - 2012 | Hard to see

Le commerce équitable favorise le travail décent et l’égalité des genres sur le lieu de travail

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Oxfam-Magasins du monde et la World Fair Trade Organisation (WFTO) s’unissent dans le cadre de la campagne Fairchances pour réitérer l’engagement du Commerce Equitable à respecter et faire respecter les droits des femmes, à travers des cadres de travail égalitaires, dignes et décents.

 

En 2017, la lutte pour l’égalité des droits entre femmes et hommes au travail est loin d’être terminée. Les rapports récents d’ONU Femmes montrent que, même s’il a largement été prouvé que la participation des femmes aux activités économiques est un facteur de croissance, les freins qui les excluent ou les invisibilisent du marché du travail restent nombreux. Les femmes continuent d’être la cible de multiples formes de violences et discriminations dans le monde du travail, basées sur des constructions culturelles et sociales.

Face à ce constat, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Oxfam-Magasins du monde, WFTO Global et son bureau régional WFTO Europe, renouvellent d’une seule voix le message de la campagne Fairchances, et mobilisent les organisations de Commerce Equitable pour célébrer et défendre ensemble les droits des femmes, sans lesquels il ne peut y avoir de justice sociale globale.

Par cette campagne internationale, nous invitons les quelques 400 organisations membres à diffuser le poster de campagne à travers leurs réseaux, et à partager, à l’aide de témoignages, les initiatives qu’elles mettent en place chaque jour pour défendre les droits des femmes, et renforcer leurs capacités dans le cadre d’un travail décent et équitable.

Ces histoires témoignent d’un commerce équitable engagé à construire un monde où les femmes ont les mêmes opportunités que les hommes au travail, et un rôle à jouer à l’égal des hommes dans la vie économique, politique et publique. Oxfam-Magasins du monde, WFTO et le reste de ses membres s’engagent à continuer d’avancer avec la même force et conviction dans cet agenda, en vue d’un développement plus égalitaire et durable.

Portraits croisés

À l’occasion de la campagne internationale Fairchances, et de la journée internationale des droits des femmes, nous partageons le portrait de deux femmes engagées dans la construction d’un monde plus durable et égalitaire.

L’une s’appelle Pooja Tendulkar , elle est artisane à Calcutta . Son parcours et son témoignage ont été recueillis par Patrick Veillard, chargé de thématique à Oxfam Magasins-du monde, et auteur de l’étude « Artisanat et genre. Impact de l’artisanat équitable sur l’empowerment des femmes en Inde et au Bangladesh » publiée en 2015.

L’autre s’appelle Hilda Philippart, elle est bénévole au Magasin du monde-Oxfam de Schaerbeek à Bruxelles. Son témoignage a été recueilli par Marion Guillard, Lisa Menjou, Pierre Voland et Pauline Pilla, quatre étudiants de Master 1 en « Récits et Expérimentation, Narration Spéculative » de l’erg (école de recherche graphique à Bruxelles), dans le cadre d’un travail d’expérimentation narrative autour de la question de l’égalité femme-homme et du travail décent .

Portrait de Pooja Tendulkar

Jeevika, un fournisseur de Sasha basé à Calcutta, fournit des services de support légal aux femmes victimes de violence, à l’aide d’un groupe de professionnelles et de volontaires appelé «unité de réponse rapide». C’est à un tel groupe qu’a fait appel Pooja en 2002, suite à des violences que lui a fait subir son mari. Issue d’une famille pauvre, elle a dû arrêter l’école à 14 ans et se marier à 15. Face aux violences, elle décide de rejoindre son père, en emmenant son petit garçon. «J’ai bien été voir la police, mais l’officier en charge a commencé à questionner mon comportement. Je n’ai pas insisté, et j’ai été voir une amie qui travaillait pour l’unité de réponse rapide de Jeevika. C’est comme cela que j’ai commencé à suivre une formation». Bénéficiant d’un avocat gratuit, la jeune femme porte son cas en justice, malgré les supplications de son mari, alors remarié avec une autre femme. Elle dépose plainte pour viol et sollicite une pension alimentaire ainsi que la garde de son enfant. «J’ai fini par gagner, après 11 ans de procès et de nombreux pourvois en appel. Mais j’ai dû travailler très dur pour m’en sortir. La nuit dans le business de mon père, à préparer du riz soufflé, le jour à coudre, tout en suivant les formations de Jeevika et en m’occupant de mon garçon et de mon frère handicapé. Je n’ai pas eu beaucoup de support autour de moi. Les gens me disaient que les hommes étaient comme cela, qu’il fallait l’accepter». Aujourd’hui, la jeune femme est régulièrement invitée à des débats, pour présenter son cas et discuter des recours légaux afin de combattre la violence contre les femmes. «Quand je pense à tout cela, je me sens très fière. Malgré le peu d’éducation que j’ai reçue, je suis maintenant capable de parler en public, à la télévision même! De suspicieux, mon entourage est devenu admiratif. Je suis également très reconnaissante envers Jeevika, qui m’a permis de mener ce combat pendant toutes ces années».

Portrait de Hilda Philippart

Un groupe d’étudiants de Master 1 en « Récits et Expérimentation, Narration Spéculative » de l'ERG (École de Recherche Graphique) s’est emparé de la campagne Fairchances pour construire des récits donnant à voir leur vision et ré-appropriation de la thématique.

Dans le cadre de ce Master, les étudiants se consacrent « à la recherche, à l’instauration et à la production de récits qui racontent et transforment le monde – récit comme force propositionnelle, récit créateur d’univers induisant de nouveaux rapports au monde. Ce Master amène progressivement chaque étudiant à développer et à mettre en forme une pratique narrative originale et personnelle, mais également à travailler à sa finalisation et à sa diffusion à l’extérieur de l’école. »

Ce travail autour de la campagne Fairchances a été mené sur le temps d’un semestre, en 2016, dans le cadre d’un cours animé par Yvan Flasse et Fabrizio Terranova.

Nous vous invitons à (re)découvrir les récits de Marion Guillard, Lisa Menjou, Pierre Voland, Pauline Pilla, Jane Petit, Agathe Payen; Margaux Dinam, Xavier Gorgol , Albinb Metthey, Edvina Kohlheim, Emmanuel Daplex.

Bêtes questions

Par Agathe Payen, Margaux Dinam et Xavier Gorgol

« Bêtes questions s’inspire de l’art de la question naïve, développé par la féministe néo-zélandaise Maryline Waring (Notamment dans son documentaire who’s counting », qui utilise ce principe dans les groupes décisionnels gouvernementaux auxquels elle a participé. Poser des questions bêtes permet de prendre les problèmes sous un autre angle, et amène des possibilités de réponses, autorise un dialogue décomplexé.

Pour raconter l’histoire des humains, les animaux sont souvent utilisés comme personnifications. L’utilisation ici de nos amies les bêtes, permet de prendre de la distance grâce au second degrés sur des questions pourtant dites "sérieuses" de morales ou de vérités toutes faites qu’il nous semble important de questionner. »

L’humour et le rire offrent une distance avec le réel qui offre un recul plus grand pour mieux réfléchir.

http://oxfamousworld.tumblr.com/post/146800149160

Chez Hilda

Par Marion Guillard, Lisa Menjou, Pierre Voland, Pauline Pilla

« Dans le cadre de la campagne Faire Chances, nous avons souhaité proposer le portrait d'Hilda, une bénévole des Magasins du Monde Oxfam. Il s'agissait notamment de proposer un format plus long, qui contrebalancerait le peu de place donné à la parole des bénévoles qui font fonctionner l'association. Quelles sont leurs motivations, leurs engagements derrière les slogans d'Oxfam?

La position artistique relève elle aussi d'un engagement. Est-il semblable, différent ? C'était donc également l'occasion pour nous d'échanger sur les différentes manières d'exprimer cet engagement... »

 

Travail décent

Par Albin Metthey et Edvina Kohlheim

« Afin de questionner la campagne d’Oxfam, nous avons eu l’idée d’utiliser différentes photographies de femmes et d’enfants au travail et à l’école provenant de sources opposées. Certaines prises du site ou de documents d’Oxfam qui mettent en avant les conditions de travail de ces femmes et enfants de pays comme le Pakistan, l’Inde ou le Bangladesh. D’autres proviennent d’internet et montre des enfants à l’école, au scoutisme ou des artisans venant plutôt d’Europe.

Avec ces photos, Edvina se les a réappropriés en redessinant uniquement les formes principales. Nous sommes ensuite allés interroger des piétons dans différentes rues de la ville de Bruxelles afin de les confronter avec ces dessins et en posant une question simple : que voyez-vous sur le dessin ?. Ensuite nous les avons confrontés aux véritables photographies. »

En agissant avec oxfam ici, vous avez

de chances de soutenir le combat pour l’égalité hommes-femmes là-bas.

En Belgique comme en Inde et au Bangladesh, des centaines d’hommes et de femmes vont se maquiller pour défendre l’égalité hommes-femmes.

Fin 2015, nos partenaires Sasha, Tara et Corr-The Juste Works nous ont partagé des nouvelles et des images qui transmettaient l’enthousiasme du public indien et bangladais pour le lancement de la campagne Fairchances. Lancée le 07 novembre à Delhi par Tara, le 12 novembre à Calcutta par Sasha, et le 1er décembre par Corr-The Jute Works, les événements de campagne ont été largement suivis par différents publics en Inde et au Bangladesh.➤ En savoir plus

portraits

Ils et elles ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontré-e-s. Et pourtant, quelque chose les unit. Ce lien, c’est le commerce équitable et les changements qu’il apporte comme l’émancipation des femmes.

Découvrez les témoignages vidéo de ces citoyens et citoyennes qui, à leur manière, luttent pour plus d’égalité hommes-femmes.

Constats

Partout dans le monde, les femmes sont victimes d’inégalités. Elles sont plus pauvres alors qu’elles travaillent souvent plus que les hommes. Chez Oxfam-Magasins du monde, cette question nous touche directement.

Avec nos partenaires producteurs Sasha et Tara en Inde et Corr-The Jute Works au Bangladesh, nous pensons que les principes du travail décent et du commerce équitable peuvent rendre les femmes plus autonomes et plus libres. C’est la raison qui nous pousse à mener cette campagne ensemble.

objectifs
portons ensemble
le même rêve
d’égalité.

Les inégalités hommes-femmes ne sont pas une fatalité. Nous pouvons tous contribuer à un monde où les femmes auraient les mêmes chances que les hommes de travailler, de s’affirmer et de prendre des décisions.

L’objectif de cette campagne est de réunir des citoyens et citoyennes de différents pays qui veulent lutter ensemble pour ce même rêve.

Une campagne menée
par Oxfam et 3 partenaires
en Asie :

TARA, Delhi - Inde SASHA & Calcutta - Inde
CORR - The Jute Works Bangladesh

Cette campagne aura donc simultanément lieu dans les trois pays ! Notre volonté est de dépasser les simples relations commerciales qui nous lient pour travailler ensemble à un changement des mentalités.

Ces partenaires luttent au quotidien contre les inégalités hommes-femmes. Leur activité de commerce équitable se déroule dans une région où les défis en matière de droits de femmes sont nombreux : sensibilisation et prévention des mariages précoces, lutte contre la violence envers les femmes, reconnaissance du travail informel,...

Partenaires

Tara Delhi - Inde

Tara travaille avec les populations les plus marginalisées, notamment avec des femmes et enfants des bidonvilles. Grâce à des programmes d’empowerment, les femmes sortent de chez elles, gagnent de l’argent et de la confiance en elles, prennent des décisions. Le fait de pouvoir se regrouper avec d’autres femmes et d’être reconnues pour le travail accompli peut changer la société indienne, encore très patriarcale.

Corr - The Jute Works Bangladesh

Cette association encourage les productrices à participer plus activement à la gestion de l’entreprise et à suivre des formations (hygiène, planning familial, gestion des ressources). Elle soutient d’autres activités complémentaires comme des projets d’agriculture familiale. Très active dans la sensibilisation, Corr-the Jute Works considère le commerce équitable comme un levier pour changer la société.

Sasha Calcutta - Inde

Sasha regroupe plus de 5000 artisans, dont plus de 70% sont des femmes. Différents programmes visent à les sensibiliser à leurs droits, à lutter contre les mariages précoces, à défendre la position de la femme au sein de la société indienne. Sasha attache également une grande importance à la formation, au renforcement des capacités et au fait d’impliquer les femmes dans la vie de l’association.

Oxfam-Magasins du monde Belgique

Au-delà de l’aspect commercial (magasins de commerce équitable partout en Belgique francophone), Oxfam rassemble des bénévoles jeunes et adultes avec qui elle mène des campagnes. Nous dénonçons les pratiques inéquitables ; nous proposons des alternatives équitables et solidaires ; nous formons des citoyens critiques et responsables ; nous mobilisons ces citoyens pour interpeller les décideurs politiques et économiques.

comment agir...

1. S’informer et éduquer

Pour lutter contre les inégalités hommes-femmes, il est essentiel de lutter contre les stéréotypes sexistes, et ce dès le plus jeune âge. Malgré certaines avancées, il reste encore beaucoup à faire pour que les filles aient les mêmes chances que les garçons. Celles de pouvoir faire les études de leur choix, celles de pouvoir choisir un métier et de trouver un emploi de qualité!

2. Acheter de manière responsable

En faisant le choix du commerce équitable, vous avez 100% de chances de contribuer à la lutte contre les inégalités hommes-femmes.

Il y a toujours un Magasin du monde-Oxfam près de chez vous.

3. exprimez vous...

En Belgique comme en Inde et au Bangladesh, des centaines d’hommes et de femmes vont se maquiller pour soutenir l’égalité hommes-femmes.

Vous aussi, portez ce combat en maquillant votre visage ou votre main.